Le digeste
Constitution Tanta portant confirmation du Digeste (16 décembre 533 apr. J-C) (trad. J.Gaudement, Droit privé romain, 2e éd, Paris, 2000, pp. 314-321, n°16)
« L’empire reprend quelques forces sous Justinien » disait Bossuet.
En effet, Justinien Ier, empereur de l’Empire Romain d’Orient au VIème siècle, a l’ambition d’entreprendre la rédaction d’un corpus de lois qui puisse servir à son Empire tout en conservant la tradition romaine. Il est à l’origine de la rédaction du Digeste (Pandectes en grec) qui est achevé le 16 décembre 533 après JC. Ce Digeste appartient au Corpus Juris Civilis (Corpus de droit civil) qui est la plus ancienne compilation de droit romain antique.
L’Empereur confie la tache de rédaction du Digeste à Triborien, juriste byzantin. Celui-ci met tout en œuvre pour dépouiller les 1600 livres des textes de la jurisprudentia. Le Digeste est le fruit d’une adaptation des textes au droit actuel, en accord avec les mœurs du VIème siècle. Il est divisé par thèmes, livres et tout ceci de manière très organisé, rendant alors le texte plus accessible à tous, et concédant à cet ouvrage la qualification d’ensemble cohérent ».
Cet ouvrage est achevé et publié le 16 décembre 533 par la Constitution Tanta, qui confirme le Digeste, et met en avant la vocation unificatrice de ce travail de grande ampleur et parallèlement compliqué à réaliser.
Il convient alors de se pencher sur la portée de ce Digeste.
Dans un premier temps, il convient d’en démontrer l’éloge d’une entreprise minutieuse et à vocation unificatrice. Dans un second temps, il convient de se pencher sur ce travail issu de la volonté impériale et accompagnée du soutient de la « grâce divine ».
I. L’éloge d’une entreprise minutieuse et à vocation unificatrice
Le projet émanant de la volonté de Justinien Ier est avant tout un projet très rigoureux et qui requiert des grands esprits. Mais, ce projet est aussi un moyen d’unifier le droit romain, en l’harmonisant et en