Le divertissement chez pascal
Le divertissement. Pascal.
Publié par Simone MANON le 11 janvier 2008 @ 17:28 - Classé dans : Chapitre IV - Désir., Répertoire
Se divertir c’est aujourd’hui s’amuser, se distraire. Avant le 17° siècle, le mot, conformément à son étymologie latine (divertere) signifiait : « action de détourner de », par exemple détourner un bien dans un inventaire. Pascal construit sur l’étymologie une catégorie morale. Le divertissement est une pratique d’esquive, typique de l’existence humaine. Il s’agit de ne plus penser à quelque chose qui nous afflige, de nous détourner d’une réalité déplaisante. Cette réalité déplaisante n’est pas un mal circonstanciel, par exemple un deuil, un échec sentimental ou professionnel. C’est un malheur constitutif de notre existence. Notre condition est celle d’un être faible, mortel, exposé à la maladie, aux affres de la solitude, à de multiples soucis et de surcroît, privé du seul être qui pourrait le combler, entendons privé de Dieu. C’est donc celle d’un être « misérable » condamné pour supporter cette misère à tout faire pour n’y point penser. « Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont avisés pour se rendre heureux de n’y point penser » B. 168. L’homme ne peut être heureux ni en repos ni dans l’agitation qui fait l’ordinaire de sa vie.
PB : Pourquoi ne peut-il pas être heureux dans la solitude et l’inaction ? (= « en repos »). Parce qu’il ne peut échapper dans cette situation à la conscience de son insuffisance, de sa misère, de son vide, de sa déréliction :
« Rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passions, sans affaire, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide. Incontinent il sortira du fond de son âme l’ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, le désespoir » B. 131. Il faut donc échapper à l’ennui, au désespoir et pour