Le jeu de l'amour et du hasard, Marivaux, Acte 2, scène 12
Acte II, scène 12
De Dorante : « Reste: ce n'est plus Bourguignon qui te parle. » à « c'était de croire que tu ne me haïssais pas. »
Commentaire linéaire
Marivaux met en scène dans cette pièce de jeunes gens promis l'un à l'autre et dont la rencontre va se faire d'une façon particulière, ils seront tous les deux à la place de leurs valets. Cette scène prend place alors que Silvia s'est précédemment disputée avec Lisette au sujet de Bourguignon, puis elle a eu un désaccord avec son père qui l'a poussée à continuer de jouer le rôle de la servante. De plus elle a révélé à Dorante que si il était « d'une condition honnête » elle pourrait l'aimer. Cette scène est un nouveau tournant de l'histoire, en effet elle annonce le début de la fin de ce carnaval. Elle est dans le prolongement de la scène 9 de l'Acte II. Et l'on a un parallélisme entre les scènes 3 à 7, centrées sur les vrais valets et les scènes 9 à 12. En effet Lisette et Arlequin ont eu leur tête-à-tête interrompu par Dorante et Silvia, et le tête-à-tête de ces derniers est interrompu par Monsieur Orgon. Nous ne sommes pas ici dans une scène comique. C'est une scène de déclaration où Dorante se déclare à Silvia pour la première fois sans son masque de valet. Et cette déclaration va lui coûter cher, il va perdre l'objet de son amour, enfin presque, et il va perdre la relation qu'il avait avec elle. L'on peut voir dans cet extrait deux parties distinctes dans la structure du dialogue. La première partie va de « Reste : ce n'est plus Bourguignon qui te parle. » jusqu'à « C'est moi qui suis Dorante. ». Ces deux parties constitueront chacune une partie du commentaire.
Cette partie n'est constituée que de répliques courtes, une phrase voire un mot simplement. Cette forme donne une idée de vitesse à cette scène. Les répliques s’enchaînent rapidement. De plus Marivaux place ici l'une des rares didascalies de la pièce : « vivement ». Ce qui renforce cette