Le laboureur et ses enfants
Dans sa fable, le fabuliste change ses habitudes. Il met en effet en scène des humains, plutôt que des animaux. Notons les majuscules à « Laboureur » et à « Enfants », ce qui leur donne une importance supplémentaire, comme les animaux dans ses autres fables. De plus, son histoire ressemble moins à une fable que les autres. La morale est décomposée en deux parties, au début et à la fin « Travaillez, prenez de la peine: / C’est le fonds qui manque le moins » l.1 – 2 et « Que le travail est un trésor » l.18. Nous pouvons ajouter que Jean de La Fontaine prend soin à changer de rythme son récit. Les premières rimes sont croisées : « peine / moins / prochaine / témoins » avec à l’intérieur des rimes riches et suffisantes. S’en suivent des rimes embrassées « héritage / parents / dedans / courage ». Pour finir cette diversité des rimes, l’auteur a choisi des rimes suivies « bout / Oût / place / repasse ». Cette diversité nous plonge dans un rythme changeant, sans but précis, comme le prétendu trésor. Le fabuliste a fait en sorte que le Laboureur laisse des indices sur la non-existence matérielle du trésor. En effet il les a réunit « sans témoins » l.4 pour que personne d’autre ne puis réfléchir à la vraie nature du trésor. De plus, il prétend ne « pas savoir l’endroit » l.8 pour qu’ils retournent tout le champ. Mais le père aurait dû le trouver s’il avait cherché. Il leur a aussi dit de « remuer le champ dès qu’on aura fait l’Oût » l.10, Août étant la saison où il faut retourner la terre pour avoir de bonnes récoltes. Le gain des enfants est indirect, mais le père leur a donné un trésor qui leur servira toute leur vie : il leur a montré l’importance du travail.
Le rythme imposé par le Laboureur avant sa mort est rapide. Il semblerait qu’il veuille se dépêcher d’enseigner sa leçon avant de mourir « Creusez, souillez, bêchez ; ne laissez nulle place / Où la main ne passe et repasse. ». Avec l’emploi de consonances en « é » et en « ace »,