Le Monachisme De Robert D Arbrissel
« L’attitude première qui définit proprement la vocation religieuse, est déterminée par la recherche d’une vie spirituelle plus ardente permettant, en imitant le Christ, d’entrer plus pleinement en union avec lui grâce à la prière, l’office liturgique et l’ascèse ». Comme l’écrit Marcel Pacaut dans son ouvrage l’ordre monastique et religieux au moyen-âge, c’est ce but ultime qui pousse les plus assidus des clercs dans la foi, à se réfugier dans le monachisme pour vivre pleinement leur vie contemplative et s’isoler du monde et de ses tentations.
La seconde moitié du XIe et le début XIIe siècle sont marqués par le désir de relancer le cénobitisme, qui est une forme monastique visant une vie communautaire poussée, en opposition avec l’érémitisme. Cependant à la même période apparait aussi un renouveau de l’érémitisme. Ces deux courants en opposition apparente sont cependant bien illustrés au travers des documents ici présentés, puisqu’ils exposent la vie de Robert d’Arbrissel, qui fut successivement, ermite, prêcheur, et fondateur de monastère.
Le premier texte est extrait de Vita Roberti Arbrisselo, de Baudry évêque de Dol. Cet ouvrage est commandé au lendemain de la mort de Robert d’Arbrissel à la demande de l’abbesse Patronille et des moniales de Fontevraud qu’il fonde en 1101.Quant au second texte, il s’agit d’un extrait de Vita beati Roberti de Abrisselo, d’André, frère de Fontevraud datant du début du XIIe siècle. Il s’agit donc de récit biographique de Robert d’Arbrissel, forcément décrit de manière méliorative et subjective puisque dans le premier cas, il s’agit d’une œuvre de commande et dans le second, l’œuvre d’un moine de Fontevraud dont Robert d’Arbrissel est le fondateur. Ces récits permettent cependant de dégager des informations concernant le monachisme au 11e et 12e siècle, ainsi que sur la vie d’un des grands noms du monachisme de ce temps, Robert d’Arbrissel.
Né en 1060 aux environs de Rennes d’un prêtre qui