Le pain, francis ponge
Le poète s’émerveille de l’aspect extérieur, et à la fois fait part de son incertitude quant à la composition de la mie. D’abord, il décrit les reliefs de la croûte comme des dessins parfaits : « Et tous ces plans dès lors si nettement articulés ». Une lumière qui pourrait être celle du Soleil à son coucher vient justement mettre en lumière cette création méritante : « ces dalles minces où la lumière avec application couche ses feux ». L’harmonie imitative en « R » fait allusion au craquement de la croûte du pain, montre cette admiration : « surface », « impression quasi panoramique », « articulés ». Il a clairement un parti pris pour la croûte, et l’affiche en dépeignant la mie péjorativement : « sans un regard pour la mollesse ignoble sous-jacente ». Le pain est vu comme une « masse amorphe », puis la métaphore « ce lâche et froid sous-sol » montre que certains aspects sont nettement méprisés. La mie est même comparée à des éponges, comparaison qui induit aussi un rapprochement des fonctions de la mie et de l’éponge, connotée péjorativement. Quant au pain en entier, le moment où il rassit est évoqué en détail : « Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent : elles se détachent alors les unes des autres, et la masse en devient friable… ». Même si l’expression poétique de l’auteur est vraiment personnelle, il