Le pain
Le pain se donne à voir dans une description précise et pittoresque. Tout d'abord, le poète nous donne une vision globale de l'aliment dans son état achevé, non comme il apparaît dans la boutique du boulanger, mais comme une œuvre d'art qui suscite l'admiration : « La surface du pain est merveilleuse ». Puis, il énumère les différentes parties du pain : la croûte, faite de « crêtes et d'ondulations » et la mie, « la mollesse [...] sous-jacente ». Puis les étapes chronologiques de la fabrication du pain sont précisées. Francis Ponge s'applique à décrire minutieusement la transformation de la pâte, cette « masse informe », sous l'effet de la chaleur du four : elle « éructe », puis durcit progressivement et prend sa forme définitive. L’irrégularité de la forme est accentuée par une énumération de métaphores du relief, « vallées, crêtes, ondulations, crevasses ». Enfin, le poète évoque les différentes étapes de la vie du pain : de l'objet fini et prêt à être consommé, à l'objet périmé. Les différentes évolutions de la mie sont tout à fait révélatrices de la destinée du pain selon ses trois stades caractéristiques : le pain frais, le pain rassis, le pain sec. La métaphore végétale et florale illustre cette mutation : la mie du pain frais, est assimilée à des « feuilles et [des] fleurs » épanouies, la mie du pain rassis, à des « fleurs [qui] fanent et se rétrécissent », enfin la mie desséchée devient « friable ». Le