Le pain

936 mots 4 pages
Francis Ponge dans Le Parti des choses, veut réinventer le langage poétique. Il décide de refuser les formes versifiées et préfère la souplesse du poème en prose plus adaptée à l'objet de sa poésie à savoir : « des définitions de descriptions », c'est-à-dire des poèmes qui mettent en scène des objets de la réalité matérielle quotidienne. Ainsi, dans « Le Pain », nous fait-il pénétrer dans un monde hors du commun, le pain, image du cosmos, est transfiguré par le regard admiratif du poète et par un jeu de points de vue, d'images et de tonalités diversifiés.

Le pain se donne à voir dans une description précise et pittoresque. Tout d'abord, le poète nous donne une vision globale de l'aliment dans son état achevé, non comme il apparaît dans la boutique du boulanger, mais comme une œuvre d'art qui suscite l'admiration : « La surface du pain est merveilleuse ». Puis, il énumère les différentes parties du pain : la croûte, faite de « crêtes et d'ondulations » et la mie, « la mollesse [...] sous-jacente ». Puis les étapes chronologiques de la fabrication du pain sont précisées. Francis Ponge s'applique à décrire minutieusement la transformation de la pâte, cette « masse informe », sous l'effet de la chaleur du four : elle « éructe », puis durcit progressivement et prend sa forme définitive. L’irrégularité de la forme est accentuée par une énumération de métaphores du relief, « vallées, crêtes, ondulations, crevasses ». Enfin, le poète évoque les différentes étapes de la vie du pain : de l'objet fini et prêt à être consommé, à l'objet périmé. Les différentes évolutions de la mie sont tout à fait révélatrices de la destinée du pain selon ses trois stades caractéristiques : le pain frais, le pain rassis, le pain sec. La métaphore végétale et florale illustre cette mutation : la mie du pain frais, est assimilée à des « feuilles et [des] fleurs » épanouies, la mie du pain rassis, à des « fleurs [qui] fanent et se rétrécissent », enfin la mie desséchée devient « friable ». Le

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