Le pari de pascal (fragment 397)
Pensées, fragment 397
Les Pensées sont l’œuvre incomplète de Blaise Pascal, dont l’écriture a été entreprise dès 1655 et jusqu’à la fin de sa vie. Le fragment que nous allons étudier, le 397ème, semble dater de 1655 et se situe dans la partie (liasse?) Preuves de la religion par le peuple juif, les prophéties et quelques discours, et le premier de la Série II. Il marque le passage de la vie mondaine de Pascal à la vie pieuse par sa seconde conversion du 23 novembre 1654. C’est donc avec l’inspiration que lui a donné sa récente et réelle conversion ainsi que sa vie à peine passée que Pascal commence à la fois une anthropologie et une apologie du christianisme en ce seul fragment. Ce moment de sa vie se marque aussi par le fait qu’il utilise un raisonnement mathématique rationnel de probabilités, dont il est un des créateur, pour exposer sa pensée alors qu’il nommera par la suite les activités mathématiques et scientifiques de vanités, ainsi que par le fait qu’il en use envers, selon la note 1 p 600, « un public de libertins joueurs (…) parmi les familiers du duc de Rouannez » qu’il fréquentait. Ce fragment nie donc déjà à la fois son passé par le fait que les destinataires de ce fragment soient des personnes de son entourage, l’usage des mathématiques montre que ces idées sont encore jeunes mais peut aussi avoir été fait en toute conscience pour faire adhérer un public qui n’accepte que démonstrations, sciences, divertissements, imagination, vanités et qui joue beaucoup donc comprendrons mieux ce genre d‘argument. Cela nous dirige vers l’apologie même si ce fragment est, toujours selon cette même note, « antérieur par la date au projet même de la grande apologie », grâce à son séjour à Port-Royal-des-Champs avec les solitaires en janvier 1655 et par le fait qu’il essaie de faire croire en Dieu. En effet, dans ces quelques lignes Pascal tente de concilier la logique qui est fondée sur la démonstration et qui est rationnelle et la foi fondée