Le philosophe scythe
La Fontaine nous expose, à travers un récit allégorique, une rencontre dans un univers fictif entre deux personnages, un sage et un philosophe qui s’opposent par leur caractère et leur façon d’interpréter le bonheur et le sens de la vie.
a) le sage
Le sage grec personnifie des idées abstraites. Il semble incarner la sérénité, le calme et la satisfaction de soi comme le dit le vers 6 (« satisfait et tranquille »). Il est mis au même niveau que la royauté et même « amis » des dieux (« homme égalant les Rois, homme approchant des Dieux » v.5). Cette hyperbole de ce qu’il est réellement ( il est un sage paisible et heureux) a pour but de montrer que la simplicité du bonheur, qu’il symbolise également , est finalement la meilleure des choses et grandit tout homme qui la possède (« son bonheur consistait aux beautés d’un jardin » v.7). Il a ainsi atteint l’idéal épicurien, selon lequel les dieux, parvenus à un bonheur eternel, sont des modèles à contempler.
Son discours apparaît en outre, clairement métaphorique et a une visée morale sur la société des hommes, ce qui renforce l’idée d’allégorie. Comme exemple on a au vers 9 «de ses arbres à fruit retranchait l’inutile » il établit une comparaison entre les branches inutiles de l’arbre, et tout le futile de l’humanité, il laisse donc sous-entendre par là qu’il est nécessaire d’éliminer tout le superflu sur Terre et d’en couper les « branches » inutiles.
b) le philosophe scythe
Le philosophe vient de la Scythie (v.1), pays austère et rude contrairement au sage originaire de la Grèce (v.3), cité de la lumière. Lui, se contente de détruire tout ce que la vie comporte comme plaisirs et agréments ; l’hyperbole « un universel abatis » accentue cette idée de destruction ainsi que (« tout languit et tout meurt » v.29). Ils s’opposent également sur leur vision du bonheur, le sage trouvant avant tout que la simplicité est la meilleure des choses ( « son bonheur consistait aux beautés d’un jardin »