Dans un terrain vague, prés d’Amiens, une voiture s’arrêta, une silhouette sortit et déposa un sac en plastique dans une fosse. La tractopelle était encore là. Elle était rouillée et ses vitres étaient brisées. La construction du bâtiment n’avait pratiquement pas commencé mais on apercevait non loin de là, une habitation de fortune faite de planches, de taule et de morceaux de tissu. Prés de celle-ci, un homme était assis sur des cartons. Il avait des cheveux longs, bruns, sales et emmêlés. Son visage était couvert de terre, il était très maigre et il lui manquait quelques dents. Ses vêtements étaient en piteux état : il y avait des trous dans son pantalon et sa chemise, sa veste était toute déchirée, il portait des chaussures qui étaient trop petites au point d’avoir coupé les bouts pour pouvoir passer ses doigts de pied au travers, et un chapeau qui était bien trop grand pour sa petite tête. La voiture s’en alla et l’homme put s’approcher. Plus il s’approcha, plus des petits cris se faisaient entendre. Il descendit alors l’échelle pour s’approcher. Arrivé près du sac, il entendit alors un cri strident et très aigu. À ce moment, le clochard sortit un bébé. C’était une petite fille. Il était abasourdi de la découverte qu’il venait de faire. La petite n’était pratiquement pas vêtue, elle n’avait que pour seul vêtement, un pyjama rose avec la tête d’un petit ours brun. Elle portait un bracelet de naissance avec inscrit dessus : « Stefanie Thomas, née le lundi 5 décembre 2011 à 16H56 ». Sur l’horloge de l’église au bout de la rue, il était 23h35. Elle n’avait que quelques heures. Le clochard la couvrit avec l’un de ces habits, puis la prit dans un bras et remonta par l’échelle qu’il avait utilisée précédemment. Il l’emmena dans sa cabane où il la déposa sur son lit de fortune fabriqué avec des sacs. Pour essayer de calmer le nouveau-né, il tenta sans grand succès de lui donner un fond de lait qu’il avait reçu le matin même par une âme charitable. Il se prépara pour