Le projet kantien d’une paix perpétuelle à l’épreuve du choc des cultures : l’islam politique peut-il s’accommoder l’éthique et l’axiologie occidentales?
Maitrise de philosophie
Master’s of Arts en Communication
Projet de Thèse du Doctorat en Philosophie
Université du Québec à Trois-Rivières
Le projet kantien d’une paix perpétuelle à l’épreuve du choc des cultures : l’islam politique peut-il s’accommoder l’éthique et l’axiologie occidentales?
Introduction
Depuis la fin de la Guerre Froide symbolisée par la chute du mur de Berlin, le monde contemporain est en proie à des profondes mutations qui laissent planer un fort vent de pessimisme quant à la coexistence pacifique entre les peuples issus de divers diverses origines et de diverses cultures. Les attentats du 11 septembre 2001 sont venus marquer de manière indélébile cette spirale funeste de haine que d’aucuns appellent à tort ou à raison le «choc des cultures». Les peurs et les frayeurs qui se sont emparées du monde occidental notamment à chaque fois que l’on s’apprête à prendre un avion, à visiter les pyramides d’Égypte, ou un simple passage devant une synagogue du quartier Outremont à Montréal, nous imposent à «repenser» le sens de notre humanité, le multiculturalisme y relatif et les relations internationales. Cette réflexion m’apparait désormais comme un impératif catégorique (au sens kantien du terme), face l’imminence d’une guerre des civilisations entre l’occident judéo chrétien et le monde arabo musulman.
Pourtant, il y a exactement deux cent quinze ans qu’Emmanuel Kant considéré à juste titre comme le plus grand philosophe connu de l’humanité publiait son célèbre ouvrage, Projet de paix perpétuelle. C’est aussi précisément à cette période que l’Europe vivait les pires moments de son histoire, marquée notamment par des guerres les plus sanglantes et les plus barbares imaginables. Malgré son inclination à un idéalisme qu’on pourrait qualifier de béat, (il n’avait jamais écrit ni sur la politique ni sur les relations internationales), Kant a voulu ainsi contribuer au débat ponctuel de son époque, dans le souci de