le roi se meurt
Dans Le Roi se meurt d’Eugène Ionesco, publié en 1962, le lecteur assiste au déclin du roi Bérenger, qui « se meurt », comme l’indique le titre. Le temps est un aspect de l’œuvre qui n’est pas clairement défini. En effet, dans l’incipit, nous n’avons aucune indication sur la période à laquelle se déroule l’action. Tout au long de la pièce, nous avons des références temporelles qui, pourtant, ne permettent pas au lecteur de se repérer précisément.
Tout d’abord, au vu de la description du royaume, on peut penser à un contexte médiéval, en particulier quand sont mentionnés « le royaume », « les oubliettes du château » et « le médecin-bourreau-astrologue », puisqu’au Moyen Âge il y avait des bourreaux qui étaient chargés d’exécuter les prisonniers. Cependant, quand des termes tels que « mégots » ou « radiateur » sont employés, ce sont des anachronismes par rapport au contexte médiéval. D’un autre côté, étant donné que la peine de mort est toujours en vigueur dans certains pays, on pourrait se demander si ce n’est pas une référence à ceux-ci. Mais, le fait que la pièce se situe plutôt dans un univers français [Oui, avec notamment les noms des personnages] , que la fonction de « bourreau » n’existe plus en France (abolition de la peine de mort), pourrait nous amener à ne pas valider cette hypothèse.
Ensuite, nous pouvons souligner une contradiction dans la thématique du temps. Les références temporelles sont en effet incohérentes, comme nous pouvons le remarquer avec l’une des répliques du médecin, « le printemps qui était là hier soir nous a quitté il y a deux heures trente ». Le temps est déréglé, ce qui peut s’affirmer par le fait que l’on passe du printemps à l’automne en très peu de temps et que le roi Bérenger ne semble pas se préoccuper des années qui passent car, pour lui, il peut vivre encore des dizaines, voire des centaines d’années de plus. De plus,