Le role de la femme en asie
Lundi 8 mars, journée internationale des femmes. Dans les campagnes, le destin des petites Chinoises repose encore sur une longue tradition dominée par les hommes. Mais leur statut évolue
Maternité à Pékin. En Asie, les familles ont tendance à privilégier les naissances de garçons(BROWN/AFP). «Lorsque ma mère était enceinte de moi en 1988, elle est allée voir le médecin de l’hôpital, mais, en l’absence d’échographie à l’époque, il s’est basé sur mon rythme cardiaque assez rapide et a conclu que ma mère attendait… un garçon ! » Étudiante en commerce international à Paris depuis un an, Siyan Chen, 23 ans, fille unique, raconte sa naissance à Shanghaï. Sa mère qui ne veut ni la toucher ni l’embrasser, « tant sa déception était grande d’avoir une fille ». Des années plus tard, elle lui a même confié que, si elle avait su, elle aurait avorté. « Même si à cette époque, en ville, il n’était pas facile de trouver un médecin complaisant, avec une belle enveloppe pleine de billets tout était déjà possible », raconte Siyan Chen, qui a été élevée avec son cousin chez ses grands-mères maternelles et paternelles en alternance.« J’ai beaucoup souffert de la cruauté de mes grands-mères à mon égard. Je comprends bien qu’elles sont d’une ancienne génération où, une fille , ce n’est pas grand-chose. Même au début des années 1990, je subissais vexations et punitions physiques douloureuses, alors que mon cousin était un vrai roi, intouchable, gâté et aimé. »
"Les avortements sélectifs restent extrêmement communs"
Après l’interdiction de bander les pieds des femmes au début du XXe siècle, la révolution maoïste semble offrir une libéralisation du statut de la femme chinoise. Mais en dépit du slogan de Mao – «les femmes portent la moitié du ciel» – lancé dès 1949, les traditions ancestrales demeurent durant les trois décennies maoïstes et continuent au début des années 1980 avec les réformes et l’ouverture économique. Les autorités