Le role de l'historien est-il de juger?
Le plan proposé :
I. L’historien doit faire preuve de jugement lorsqu’il fait l’histoire
II. Mais l’historien est-il toujours juste dans ses jugements ?
III. L’historien doit faire preuve de jugement pour éviter de juger
I. L’historien doit faire preuve de jugement lorsqu’il fait l’histoire
Le jugement de l’historien s’exerce à trois niveaux :
A. Juger de la validité de ses sources : L’historien se fonde sur des traces, des archives (l’histoire naît d’ailleurs avec l’écriture), des témoignages (donc les jugements d’autres hommes). Le rôle de l’historien consiste à juger de la validité des sources, à les recouper, à les confronter.
B. Juger de ce qui est important historiquement : L’historien opère une sélection parmi ces documents afin de dégager ce qui relève de l’histoire. Le fait historique est donc construit. Or, qu’est-ce qui distingue un fait historique d’un fait insignifiant ? En général, l’historien repère les ruptures : ce sont elles qui sont historiquement pertinentes.
C. Juger le sens des événements : il faut maintenant que l’historien attribue un sens aux faits. Il y a une part d’interprétation dans le travail de l’historien. Dilthey opposait la méthode de l’histoire, fondée sur la compréhension, à la méthode explicative des sciences de la nature. L’historien doit justement être capable de se mettre à la place des acteurs historiques pour mieux comprendre leurs décisions. Il doit donc faire appel à sa propre subjectivité pour élaborer l’histoire, mais tout en s’abstenant de jugement de valeur. L’historien n’est pas un juge qui prononce des sentences.
Par conséquent l’historien doit exercer son jugement lorsqu’il vérifie ses sources, construit le fait historique et dégage le sens des événements, mais ne doit pas se placer en juge de l’histoire. Mais comment garantir la neutralité du jugement de l’historien ?
II. Mais l’historien est-il toujours juste dans ses jugements ?
A. Le jugement de