Le Salut du général de Gaulle, publié en 1959, et qui constitue le troisième volet des Mémoires de guerre, met en scène avec emphase les mécanismes d'une guerre mondiale qui touche à sa fin. Les batailles, les enjeux, l'issue du conflit, sont teintés de grandeur, le tout dans un esprit de renaissance nationale. Ce faisant, dans quelle mesure peut-on dire que Le Salut est une épopée ? Le Salut évoque un conflit monumental impliquant des forces manifestes. Mais il narre également un conflit de valeurs où s'entremêlent une vision particulière de l'homme et de la nation. Enfin, ce conflit dans toutes ses dimensions est mis en relief par une écriture épique au registre sublime.
Le Salut, une épopéeCi-contre: le « champion de la France » à l'occasion des cérémonies de l'Arc de Triomphe.

I] L'évocation d'un conflit aux dimensions monumentales
Ce conflit, qui implique l'ensemble du globe (A), entraine le déploiement de forces immenses (B) et, surtout, suscite des conséquences à l'échelle mondiale (C).
A) L'implication de l'ensemble du globe à ce conflit majeur
Une guerre mondiale est, par définition, un conflit imposant la mobilisation des ressources matérielles et humaines étendue à l'ensemble de la Terre. Que ce soit en Europe, en Orient, en Afrique, en Asie, les combats ont lieu. Certes, le général de Gaulle s'est focalisé sur le conflit dans ses dimensions européennes, mais certains passages évoquent, bien que brièvement, la guerre dans son versant Pacifique (p. 196-197, p. 271-274). Du côté des Alliés comme dans celui des forces de l'axe, c'est dans les hauts-lieux que se décident les impératifs stratégiques du conflit : Washington, Paris, Londres, et Moscou pour les uns ; Berlin, Tokyo et Rome pour les autres. Il s'agit en réalité de constater que tout le monde est concerné.
B) L'implication de moyens colossaux
Le mémorialiste peint un évènement véritablement