Le saule à l’origine de l’aspirine
Les premières traces de l’utilisation d’écorce de saule, à l’origine de l’aspirine, remontent à plus de cinq mille ans avant Jésus Christ : les Sumériens, peuple de Mésopotamie, en consommaient déjà sous forme de décoction pour soulager la douleur. Les Egyptiens, les Romains et les Grecs conseillés par Hippocrate, le père de la médecine, utilisèrent également les écorces de cet arbre aux vertus reconnues pour faire baisser la fièvre et soulager les douleurs de l’accouchement.
En 1763, un pasteur britannique, Edward Stone, présente devant la société royale de médecine de Grande Bretagne un mémoire traitant des vertus thérapeutiques de l’infusion de feuilles de saule : en effet, il affirme d’une part que cette infusion a le même goût que l’écorce de quinquina, utilisée pour lutter contre le paludisme, et d’autre part que le saule vivant dans des milieux marécageux et humides où la fièvre se développe facilement, doit posséder des propriétés lui permettant de résister à de telles conditions.
L’histoire de l’aspirine commence véritablement en 1825 lorsque l’italien Fontana puis le français Leroux, en appliquant les méthodes utilisées pour extraire la quinine du quinquina, parviennent à isoler le principe actif de l’écorce de saule. Fontana le nomme salicine, du nom latin du saule, salix. Puis des scientifiques allemands purifient cette substance active, qui devient salicyline puis acide salicylique.
En 1835, l’allemand Karl Löwig identifie l’acide salicylique comme le principe actif d’une autre plante, la reine-des-prés. Cependant, l’acide salicylique présente des effets secondaires problématiques tels qu’une saveur très désagréable et l’irritation de la bouche, de l’estomac et de l’intestin.
En 1853, le chimiste français Gerhardt réussit la synthèse de l’acide acétylsalicylique : l’aspirine est née. Cependant, il meurt trois ans plus tard et ses travaux tombent dans l’oubli.
En 1897,