Le silence de l'apprenti
- A vous Vénérable Maître,
- Et à vous tous mes Frères , en vos Degrés et Qualités
La planche qui m’a été donné pour être « dégauchie » s’intitule « le Silence de l’Apprenti »
Au cours de ma longue carrière souvent parsemée d’embûches,
- Ai-je observé le silence ? : Ai-je adopté un comportement de façon durable et volontaire pour scruter le milieu ambiant - tel dans le commandement d’une garnison, la direction d’une usine composée de civils et de militaires, ou le fait de se trouver comme « patriarche » pour essayer de guider la Famille élargie dans les traditions malgaches ; ma réponse est non, car ces milieux ambiants ne m’étaient pas étrangers, j’étais d’emblée dans mon élément naturel ;
- Ai-je gardé le silence ? : à fortiori, non, car étant dans mon élément naturel je n’avais aucune raison de garder le silence ; au contraire, je me montrai parfois un peu trop impérieux dans l’exposé de mes idées. En tout état de cause lorsque vous faites connaître à l’auditoire vos intentions de manœuvre, cela veut dire qu’elles ont été élaborées avec minutie. Et quiconque chercherait à les interpréter, commencerait à désobéir.
- Ai-je vécu le silence à travers tous les évènements heureux ou douloureux de la Vie ? Oui. Car, il y a des circonstances qui imposent le silence : lors d’un cérémonial ou surtout d’un deuil.
Cependant, « acteur ou témoin » du silence, jusqu’ici, je ne lui ai jamais prêté la moindre attention. En effet,
Personne ne pense de façon continue à l’air qu’il respire ! ou au battement permanent de son cœur ! C’est de l’immanence.
D’autant que, pour moi, le silence est quelque chose d’insaisissable, d’impalpable, d’inimaginable. Il n’a ni forme, ni figure. Il n’est ni connaissance, ni science, ni discipline. Il n’est pas dans l’espace fermé de la raison ou dans le temps ouvert des circonstances. Il est partout et nulle part. Il est relatif à chaque Être Humain, à chaque espèce