Qui dit « je » ?
Introduction :
Etymologiquement, Sujet vient du latin subjectum qui signifie « ce qui est soumis, ce qui est subordonné à … »
Il y a là quelque chose de révélateur : Là où le sujet était, pouvait-on penser, la cause de l’action ; il devient le porteur de sens, celui qui est soumis à … On le croyait actif, il devient passif. On le pensait libre de toutes déterminations, et il se retrouve porteur de toutes les déterminations.
Le sujet ne peut exister indépendamment de ce qui le détermine, pour se poser en tant que sujet et exister, dirons-nous, par lui-même : tel sera notre problème.
A quoi se fier pour appréhender la notion de sujet ? Elle présente deux caractéristiques :
1. Le sujet porte le sens
2. Le sujet est ce qui individualise.
On retrouve ces caractéristiques dans les définitions.
Définitions :
Au sens ordinaire, le sujet c’est :
1. Ce sur quoi portent la discussion, la pensée ou une œuvre, de quelque domaine qu’elle soit.
2. Au sens ordinaire, le sujet c’est aussi l’individu.
Au sens politique, c’est celui qui est soumis à l’autorité de quelqu’un, c’est-à-dire au Souverain (les sujets du roi.)
Le sujet sera donc ici, peut-être plus que jamais, celui qui se soumet. Le sujet, en politique, c’est l’objet du pouvoir.
Il n’y a guère au sens moral du terme que le sujet est considéré comme l’auteur responsable de ses actes.
Juger quelqu’un comme étant responsable de ses actes est encore la meilleure façon de le poser comme sujet et de lui accorder la liberté.
On retrouve cette idée dans le sens juridique du mot sujet : Le sujet, en droit, c’est l’individu engagé uniquement par rapport aux droits et aux obligations qui lui sont attribués. Le sujet, c’est celui à qui on impute l’acte et la décision.
Au sens médical et psychologique, le sujet devient patient, objet d’étude : Il devient l’individu dont les comportements, le psychisme ou les états peuvent être étudiés. On le voit, peut-être plus ici que jamais, le sujet devient objet passif