• Contrairement aux animaux, l'homme doit travailler pour survivre : la nature lui a donné plus de désirs que les animaux, et des besoins qu'elle ne satisfait pas, en sorte que le travail serait la marque d'une malédiction naturelle planant sur l'homme.
• C'est oublier, soutient Hegel, que le travail nous oblige à différer le moment de notre satisfaction : comme il lui faut travailler pour satisfaire son désir, comme la satisfaction n'est plus immédiate, l'homme apprend à se discipliner et à se libérer de la tyrannie de ses instincts. Le travail nous libère donc de la nature : c'est là sa fonction essentielle, et là aussi sa nécessité.

• Hegel ne donne pas au terme « dialectique » le sens qu'il a chez Platon : chez Platon, la dialectique est le dialogue qui, d'arguments en réfutations, peut nous mener jusqu'au vrai.
• Hegel retient le fait que la dialectique est un processus, un cheminement : est dialectique, le mouvement par lequel les contraires s'inversent. Ici, la relation du maître et de l'esclave est bien dialectique, puisque la situation finale est l'inverse de la situation initiale (le maître est devenu esclave, et l'esclave est devenu maître).

• Selon Locke, la nature elle-même veut que je sois propriétaire de ce que je travaille ; aussi n'ai-je pas besoin de l'accord des autres pour que ma possession soit légitime, parce que posséder ce que je mets en valeur par mon travail ressortit au droit naturel de chacun.
• Selon Rousseau, cela est insuffisant : à partir du moment où l'homme vit en société, il faut que la loi reconnaisse sa propriété pour qu'elle soit légitime. En d'autres termes, l'accord du corps social est nécessaire pour que je sois légitimement propriétaire d'un bien : il reviendra à l'État de régler la propriété par des lois, qui définissent par exemple le mode de succession, les conditions d'achat et de vente, le temps de possession, etc. Cela veut dire que je ne peux plus être propriétaire de ce que je veux ; mais cela signifie