Le vieux chat et la jeune souris
Introduction
Au XVIIème siècle apparaît la fameuse querelle opposant les « anciens » et les « modernes ». La Fontaine a une position nuancée dans cette querelle puisqu’il est à la fois partisan et admirateur d’Esope, donc des anciens, mais est aussi capable de s’adapter au moderne, notamment grâce au mouvement littéraire du classicisme et au désir de plaire lié à ce mouvement. Le vieux Chat et la jeune Souris, 5ème fable tirée du XXIIème livre de fables de La Fontaine illustre bien cette opposition anciens-modernes. Tout d’abord, structure et progression de la fable seront étudiés pour ensuite porter l’étude sur l’argumentation dans le texte. Enfin, la morale sera abordée.
I. Structure et progression de la fable. Tout d’abord, les deux premiers vers sont proleptiques. En effet, on peut distinguer un rapprochement avec la morale énoncée: la « jeune souris » et le « vieux chat » des vers 1 et 2 représentant les personnages allégoriques de la « jeunesse » et de la « viellesse » evoqués dans la morale, vers 24-25. On remarque aussi la répétition du verbe « croire » dans les deux derniers vers du poème et dans le deuxième où ce dernier est conjugué au passé simple, ce qui souligne l’illusion dont la jeune souris est victime en raison de son inexperience; il lui sera impossible de flechir le vieux chat. Ainsi, les deux premiers vers contiennent par avance à la fois la conclusion de l’anectote et la morale.
La Fontaine réduit par ailleur le récit au maximum, pour accorder la place d’honneur au discours rapporté, sous forme de discours direct. En effet, ce dernier n’apparaît que dans les trois premiers vers et dans le premier hémistiche du vers 22. De nombreux verbes de parole sont par conséquent présent ; « Crut fléchi », « implorant » vers 2, « payant de raisons » vers 3, « parlait » vers 13, « dit » vers 14, « on tient de semblables discours » vers 15, «