Leadership
GUY PELLETIER UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL
Les études sur l’art de diriger sont nombreuses, diversifiées et la notion de leadership s’inscrit dans cette mouvance. Apparue au siècle dernier, dans les franges de la révolution industrielle et de la constitution de ces nouvelles organisations du travail qui marqueront le XXe siècle, le leadership est associé à la position du leader mais seulement de celui qui est jugé « démocratique ». Cette précision est des plus importantes car, au regard du sens anglo-américain, il est abusif de parler de leadership autocratique ou d’identifier ce terme à l’hégémonie comme le font, par exemple, les dictionnaires français de Larousse et de Robert. La multiplicité des regards et des contributions sur le thème du leadership est surprenante et témoigne de l’intérêt continue du concept. Nous nous limiterons aux auteurs nord-américains les plus reconnus depuis les dernières décennies et dont l’originalité des contributions a largement dépassé les frontières nationales. LE LEADERSHIP : UN CONTEXTE, UNE MANIÈRE... D’entrée de jeu, signalons-le, le concept de leadership s’inscrit dans un cadre culturel, idéologique et identitaire qui a des caractéristiques particulières : celui de l’homme « libre », des droits individuels forts, d’une réglementation sociale limitée, de communautés « locales » relativement autonomes et d’un appareil étatique ou bureaucratique relativement faible. Au sein d’un tel contexte, les modes de régulation de l’action ne peuvent pas reposer sur des approches très structurées, voire autoritaires, et la question fondamentale posée est la suivante : Comment fait-on pour « mobiliser » des collaborateurs et des subordonnés qui sont des agents libres? Si cette capacité d’action s’avère opportune pour un dirigeant au quotidien, elle constitue sans conteste une compétence stratégique majeure lorsque vient le temps de revitaliser et transformer les organisations et les