Lecture analytique nagg et nell
De «Mais Qu’est-ce qui se passe...» à «un coeur dans ma tête»
Les relations entre Nagg et Nell sont radicalement différentes de celles d’Hamm et de Clov. Ceux-ci sont en effet mari et femme, et manifestent l’un à l’égard de l’autre, une grande tendresse et une grande solidarité. On devine pourtant que la situation dans laquelle ils se trouvent (ils sont privés de leurs jambes) engendre chez eux de l’inconfort physique.
I. Un second couple solidaire 1. Une situation symbolique
Nagg et Nell se trouvent chacun dans une poubelle, située à l’avant-scène. On ne voit donc d’eux que leur buste ou leur tête. Ils apparaissent et disparaissent au cours de la pièce de façon inattendue. Nagg et Nell ne sont pas liés par un rapport hiérarchique, comme c’est le cas pour Hamm et Clov. Ils semblent, au contraire, s’apprécier véritablement. Ils s’appellent « mon gros » (l. 15), évoquent en riant leurs souvenirs, « guibolles » (l. 34) perdues et veulent « gueuler » (l. 59) pour qu’on leur change le sable de leur litière. Ils évoquent le passé et ont des réactions pragmatiques face à la faim ou à l’inconfort. Nagg et Nell, de ce fait, apparaissent comme des êtres plus proches de l’humanité que Clov et Hamm. Ce sont également les seuls à évoquer un lieu réel : les Ardennes et la ville de Sedan. La situation tragique de Nagg et Nell, qui provient du fait qu’ils sont privés de leurs jambes, n’est pas sans effets comiques. Tout d!abord, leur situation dans une poubelle est à la fois cruelle et drôle. De façon burlesque également, Nell songe à « la bagatelle », ce qui, compte tenu de leur état, est dérisoire et comique, tout comme l!est leur tentative de se donner un baiser (l. 22-23). Nell évoque d!ailleurs à ce sujet une « comédie [de] tous les jours » (l. 24). " " 2. Une métaphore de l’humanité Les principaux besoins de Nagg et Nell sont des besoins primaires : dormir (l. 17), être propre (l. 45 à 58), manger (l. 60),