lecture analytique Solitude Champs de coton, Koltès
p. 29 à 31
Dans la solitude des champs de coton, Koltès
4ème réplique du dealer, une des plus longues (la plus longue étant la suivante : la 5ème) joute verbale depuis le premier échange, rapport de force, séduction, manipulation. Une tension, une violence progresse. Bloc de réponse, paragraphe compact, peu de ponctuation, phrases longues. Langage entre poésie/abstraction et concrétude/trivialité. Deal et tractation mystérieuse, non nommée. Thème de la cité moderne, du monde moderne, de la banlieue. Chaque individu enfermé dans sa solitude, manquant d’amour et de contact humain, incompris, incapable de communiquer + réflexion sur le langage : sa vacuité et sa force.
→ Nous sommes à un tournant dans la pièce : pourquoi ?
Pistes possibles pour étudier ce passage (+ cf. notes prises en classe)
- On retrouve toujours ce travail sur les répétitions, cher à Koltès, qu’il faut bien sûr interpréter et comprendre en vue d’une mise en scène [rappel : le texte de théâtre est fait pour être joué ; il ne s’analyse pas comme les autres textes littéraires] ; On peut voir ici une sorte d’obsession qui occupe la pensée du dealer mais aussi évidemment une forme de scansion et de poétique qui parcourt le discours du personnage ; le mot revêt petit un sens nouveau et étrange et la parole avance comme par strates successives (cf texte 1 notion déjà découverte)
• « homme ou animal » (rhétorique du dealer qui revient ici) lignes 1,2, 3, 4, 26, 44, 46, 47, 48
• « Souffrance(s) » lignes 5,6, 8, 9, 30, 32 et « étrangeté de la souffrance » l. 8
• « brutes et demoiselles » ou « brute » et « demoiselle » 11, 12, l5, 16, 17 , 24, 25 , 28 : IMAGE NOUVELLE qu’il introduit ici et développe. Brutes et demoiselles : comme deux catégories ou deux types d’êtres humains.
• « Champ » ligne, 28, 40 : image clé (cf le titre) « larmes de honte dans la terre d’un champ », « ou dans la solitude d’un champ de coton »
• « dignité » lignes 25, 37
• récurrence du mot