Lecture linéaire : Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde (1999) : Partie 2, scène 2 :L’extrait analysé : l 80 « Catherine. - Elle ne te dit rien de mal, tu es un peu brutal, on ne peut rien te dire … » p 113 jusqu’à l 128« Louis. – Je crois aussi. » p 114 Introduction : Jean-Luc Lagarce écrit la pièce Juste la fin du Monde en 1990 alors qu’il est atteint du sida et se sait condamné à une mort prématurée ; il mourra en 1995 à l’âge de …afficher plus de contenu…

Projet de lecture : en quoi cette scène montre-t-elle l’échec du langage qui est plus source de discorde que de réconciliation entre les individus ? I) Un seul mot comme déclenchement du conflit : l 80 à 89Une dispute a éclaté entre Antoine et sa sœur au sujet du mot « désagréable » ; la crise familiale est toujours une question de langage chez Lagarce. - L 80 à 84 : pour apaiser les tensions, Catherine, la femme d’Antoine se pose en médiatrice : sa réplique prend la forme d’un …afficher plus de contenu…

Antoine se sent incompris et se met en position de bouc -émissaire comme le suggère le jeu d’opposition entre les pronoms : « Vous êtes tous terribles, tous avec moi ». La répétition de l’adverbe « tous » lui permet de généraliser son propos à l’ensemble de sa famille. Et l’adjectif fort « terrible » peut faire écho à la terreur et à la pitié qui selon Aristote sont les composantes de la tragédie : c’est à une tragédie du langage à laquelle nous assistons et c’est Antoine qui perçoit le langage comme un piège qui va se refermer sur lui. Il a l’impression qu’il est seul (« moi ») contre « tous ».