Leibniz, la douleur - explication de texte
Dans le texte auquel nous avons affaire, extrait des Nouveaux Essais sur l’entendement humain, Leibniz aborde le thème du désir et de sa perception en formulant une thèse allant à l’encontre de la pensée de la philosophie classique. Le désir est-il un obstacle ou, au contraire, un moyen pour arriver au plaisir, au bonheur ? Le désir a souvent été considéré par la philosophie classique comme un problème. Le désir, en effet, est la recherche d’un objet que l’on imagine ou que l’on sait être source de satisfaction (La philosophie de A à Z, Hatier). En ce sens, le désir est accompagné d’une souffrance et d’un sentiment de manque. Quand bien même il est assouvi, le désir disparaît et renaît pour un objet différent ; le désir se déplace d’objet en objet, le désir est illimité. Ainsi serait-il logique de penser que nous sommes condamnés à vivre dans l’insatisfaction et que le désir est donc un obstacle au plaisir et au bonheur.
Or, la philosophie contemporaine redonne toute sa place au désir et lui accorde une valeur positive. En montrant que la quête vers le plaisir est en réalité une victoire sur nos demi-douleurs, Leibniz montre que le désir n’est pas une douleur en soi mais une affirmation de l’homme sur ses désirs. Ainsi, il défend la thèse selon laquelle les « demi-douleurs », autrement dit les perceptions de douleurs pas assez fortes pour être perçues par notre conscience, sont essentielles au plaisir.
Dans un premier temps (du début du texte jusqu’à la ligne 9), Leibniz affirme que la douleur est ressentie en fonction du degré de perception