Les animaux malades de la peste
2065 mots
9 pages
Lecture analytique « Les Animaux malades de la Peste », Fables, VII, 1 Éléments pour une introduction: (présentation du texte: n‘oubliez pas de présenter auparavant l’auteur et les fables en général) Fable très célèbre, qui ouvre le second recueil des Fables, publié en 1778, « Les Animaux malades de la Peste » est pourtant inconnue des livres d’Esope et de Phèdre: La Fontaine s’est probablement inspiré d’Haudent, qui a publié ses Apologues en 1547. L’Épître « A Madame de Montespan », au seuil du VIIe livre, annonçait un art plus luxueux que celui du premier recueil mais aussi un coloris plus voluptueux et plus sensuel. Or, cette fable placée en première position offre le tableau particulièrement sombre d’un univers frappé par la peste et un point de vue très pessimiste, sans illusion, sur la société humaine… I La dramatisation Nous nous intéresserons d’abord à montrer en quoi cette fable, dans sa progression, multiplie les effets qui vont saisir, intéresser et émouvoir le lecteur. Ce travail de dramatisation apparaît tout d’abord dans la composition de la fable. 1°) La construction de la fable. - Le récit est amplement développé puisqu’il occupe presque totalité du texte (v.1-62). Les deux derniers vers constituent la moralité (63-64), mise en valeur par cette brièveté même. - La situation initiale, évoquant d’abord la cause du « mal » (1-5), puis ses effets (6-14), s’étend du vers 1 au vers 14: la description de la peste, reprend un des thèmes les plus utilisés dans la littérature antique ( Sophocle dans sa tragédie Œdipe Roi, Lucrèce De la Nature, Virgile Les Géorgiques ) et multiplie les points de vue, ce qu’attestent les pluriels ainsi que le pronom « tous » répété. La maladie ne fait pas qu’apporter la mort aux animaux: elle leur retire aussi tous leurs instincts vitaux: la faim (v. 10), l’amour (14), la joie (14). La Fontaine mêle à la fois les connotations sombres (« mal », « crimes », « mouraient », « Achéron », « frappés ») et les touches plus tendres et