Les cafés de la ville, fiche de lecture
« Les cafés de la ville » de Jean-Marie MARCONOT (2004)
« En 1671, était ouverte à Marseille une première « maison de café » […]. A partir du grand port phocéen, la consommation du café va se répandre, dépasser les frontières de la Provence, atteindre toutes les grandes villes jusque dans les Flandres et partout s’ouvrent alors des « cafés » publics »[1]. Comme le montre ce bref retour à l’histoire du café en tant que boisson, c’est bien à partir du sud de la France que se diffuse ce nouveau produit, qui allait du même coup donner son nom à « des lieux publics de sociabilité autour du boire et du manger commun »[2]. On trouve aujourd’hui des cafés dans toutes les villes et villages de France, si bien que chacun a fait au moins une fois l’expérience familière « d’aller au café ».
Le café a donc joué dès son origine un rôle social important, même si aujourd’hui ce dernier est en profonde mutation. En effet, les cafés se situent plus souvent sur les grandes avenues ou dans le centre-ancien des villes, et ont tendu à disparaitre des quartiers. Ils connaissent donc une mutation profonde de leur clientèle, parfois plus touristique que véritablement locale. On voit aussi de nombreux cafés partirent à la conquête de nouvelles fonctions ou de nouveaux décors pour s’adapter à ce changement de contexte. Face à ce phénomène, les « fonctions sociales et culturelles des cafés »[3], telles qu’elles ont été décrites en 1963 par Dumazedier, ne sont plus assurées aujourd’hui de perdurer dans le temps.
Dès lors, une question se pose : quelle est l’importance du rôle social joué par les cafés dans la ville ? Pour y répondre, le sociologue et linguiste Jean-Marie Marconot, dans son ouvrage intitulé « Les cafés de la ville », publié en 2004, se concentre sur la ville de Nîmes, précisément située dans la région de naissance du café. Tout au long de son enquête sociologique, il tente d’éclaircir le fonctionnement des cafés et leur lien avec le reste de la société.