Les communardes
Les femmes sont entrées en lutte dès le matin du 18 mars : ce sont elles qui paralysent les troupes en se mêlant aux soldats et en les appelant à la fraternité. Créant le premier mouvement féminin de masse, l'Union des Femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés, elles seront un constituant vital de la démocratie directe. Elles vont créer de nombreux ateliers autogérés, fonder des coopératives de consommation, des cantines, des sociétés de secours mutuels. Elles vont être associées activement à la gestion de l'insurrection. Elles exigeront à travail égal, salaire égal et des projets nouveaux d'instruction pour les filles sont mis en place. Ces femmes, le soir, suivent des cours, font des conférences, parlent dans des clubs. Certaines d'entre elles écrivent des articles, des livres. Durant la Semaine sanglante, elles combattent en nombre sur les barricades.
Quelques noms restent dans les mémoires : Louise Michel, Nathalie Lemel, André Léo, Elisabeth Dmitrieff, mais les communardes anonymes entrées dans le combat sont nombreuses. Bourgeoises déclassées qui ont rompu avec leur milieu et vivent d'un métier, mais surtout simples prolétaires, ouvrières, institutrices, relieuses, cantinières, blanchisseuses, petites commerçantes, toutes sont engagées dans une double lutte : la lutte contre le pouvoir versaillais qu'elles mènent aux côtés des hommes, les armes à