Les derniers siecles et l'argumentation
Considérant que la littérature est une arme redoutable pour combattre les défauts de l’humanité... considérant que les hommes de lettres (écrivains, journalistes) sont engagés dans une lutte perpétuelle pour dénoncer les injustices, les inégalités, les atteintes aux droits de l’homme... considérant que la littérature engagée a pour but la défense des grandes idées et valeurs qui assoient notre civilisation, l’argumentation, entendue au sens de l’acte par lequel un locuteur soutient une opinion, en vue de rallier un destinataire (le lecteur) à sa position, se rencontre de manière privilégiée dans la littérature et traverse les grands genres littéraires dans leur ensemble. Les stratégies qu’elle met en œuvre vont de la conviction à la persuasion, en passant par la délibération. Cependant, du raisonnement solide à la séduisante rhétorique, l’argumentation semble toujours poursuivre l’efficacité de la parole, c’est-à-dire la capacité du discours à provoquer l’adhésion à un point de vue défini. Dans cette perspective, on est porté à s’interroger sur la force et la valeur des procédés dont elle use, et à apprécier la grande diversité de genres mis à son service. La question de l’homme dans les genres de l’argumentation a connu de grands changements depuis le XVIe siècle à nos jours. La réflexion sur l’homme est un thème privilégié depuis l’Antiquité.
. AU XVIe siècle, les Humanistes décident de mettre l’homme au centre de leurs préoccupations. Au fil des siècles, les écrivains ont utilisé les différents genres littéraires au service de cette réflexion, qui nous invite à mettre en question notre propre condition. Le XVIe siècle est caractérisé par la passion de la connaissance. Passionnés par les grandes découvertes de leur temps : les voyages, l’astronomie, l’imprimerie, l’anatomie, les humanistes ont le sentiment de sortir des du Moyen Âge et de vivre une période de renaissance