Les eruptions volcaniques
1-Celles qui se la coulent douce :
Lorqu'une longue fissure s'est ouverte dans le sol, la Terre a semblé sur le point de mettre au monde un monstre terrifiant. En fait de monstre, c'est un volcan plutôt bonhomme qui est apparu. Le Kilauea, à Hawaii, vient d'entrer en éruption. Des rivières de lave incandescente dévalent à fond de train ses pentes, poussant parfois des pointes à plusieurs dizaines de kilomètres par heure. La lave est tellement fluide qu'elle parvient même à s'accumuler en un lac clapotant de bulles chaudes. Le magma responsable de ce spectacle digne des jardins de Versailles est d'une fluidité modèle. Ayant passé peu de temps dans la chambre magmatique, il ne s'est pas refroidi, ni partiellement solidifié. Le gaz auquel les pressions des profondeurs l'avaient marié de force se libère alors sans difficulté, propulsant mollement des paquets de lave qui retombent après une courte trajectoire sur le sol en paquets brûlants, formant alors un tapis qui se solidifie lentement.
Ces éruptions se trouvent surtout au-dessus des points chauds, généralement au beau milieu des plaques, comme à Hawaii ou à l'île de la Réunion. Mais les volcans ne sont jamais fiables. Certains abonnés aux éruptions hawaiiennes peuvent un beau jour adopter un comportement beaucoup plus aggressif.
2-Les minées :
Le magma poussif, lorsqu'il n'a pas été pulverisé en profondeur, s'agglutine à la sortie de la cheminée en un gros bouchon qui bloque le cratère. Le Mérapi, à Java, en Indonésie, construit régulièrement un dôme de magma pâteux. Les gaz compriment tout le conduit qui mène à ce bouchon. Puis c'est la mise à feu et l'obstacle vole en éclats. L'explosion agit alors comme une charge de dynamite. Les gaz encore brûlants partent en flèche, atteignant parfois plusieurs centaines de kilomètres par heure. Ils projettent le long des pentes un "écoulement pyroclastique" brûlant, mélange de blocs arrachés au cratère, de magma solidifié et de cendres pulvérisées,