Les Fausses Confidences (Acte II, scène 15) de Marivaux
Dans la deuxième partie de cette scène, l'amour qu'éprouvent Araminte et Dorante l'un envers l'autre est mis à l'épreuve. En effet, cet amour doit faire face à des obstacles: d'une part, les préjugés sociaux qui sont l'obstacle extérieur, et d'autre part, l'obstacle intérieur qui est l'amour-propre de chacun des deux amants. Tandis que Dorante avoue son amour à sa bien-aimée, l'irruption de Marton, la suivante d'Araminte, brise la sincérité et la tendresse qui s'étaient installées au cours de la discussion entre les deux jeunes amoureux, ce qui fait réapparaître le problème de la disconvenance sociale. On observe effectivement le discours d'une Araminte plutôt affolée « Ah ciel ! C'est Marton ! » par le fait d'être vue en compagnie d'un homme ayant un rang social inférieur au sien. Cependant, Dorante feint de n'avoir rien remarqué « Non, Madame,non; je ne crois pas, elle n'est point entrée » pour apaiser l'inquiétude d'Araminte; mais en parallèle, il la manipule pour essayer de prendre le dessus sur l'amour-propre de la jeune femme qui refait son apparition.
Il est vrai que l'amour-propre joue un rôle d'une extrême importance dans cette scène. Lorsque Araminte pousse Dorante à avouer en citant le portrait, elle le fait progressivement et en y incluant la notion de doute doute et d'incertitude « il m'en est tombé un par hasard entre les mains », alors qu'elle est parfaitement au courant de la situation. On remarque aussi l'emploi du conditionnel dans son discours « la chose serait assez extraordinaire » pour feindre et ainsi accentuer cette notion d'incertitude, et tout cela sans dévoiler ses sentiments, car elle se laisse guider par l'amour-propre de son personnage. Du côté de Dorante, la situation est similaire, il contourne les exigences d'Araminte à propos du