Les grandes endémies : l’espace social coupable
au développement. Le dépeuplement des vallées soudaniennes ouest-africaines leur a même été imputé (1). Ces endémies ont en commun d’impliquer un vecteur dans leur transmission et, par là, dans leur diffusion et leur développement. Leurs vecteurs, des arthropodes hématophages, sont bien souvent des insectes. I1 en est ainsi du paludisme transmis par divers moustiques du genre anophèle, de l’onchocercose ou cécité des rivières liée à un moucheron, la simulie, et de la trypanosomiase humaine africaine, ou maladie du sommeil, tributaire de la mouche tsétsé ou glossine. Sans parler de diverses filarioses et autres arboviroses (telle la fièvre jaune) transmises par des moustiques. Ces maladies sont ainsi dépendantes de la présence du vecteur et donc de son écologie parfois extrêmement contraignante quant à sa répartition spatiale. Mais si la présence du vecteur est indispensable à la transmission et au développement de la maladie, elle n’est pas toujours suffisante. Ce dernier phénomène est cependant souvent oublié, ce qui conduit à considérer la maladie comme inéluctable à partir du moment où le vecteur est au contact d’une société humaine. Les populations atteintes sont alors perçues comme des victimes ne portant pas la responsabilité de leur état sanitaire ; il convient donc de les secourir par la prévention de la maladie, ’selon des voies médicales ou paramédicales. Lorsqu’on dispose d’un vaccin efficace et bon marché, comme c’est le cas pour la fièvre jaune (2), ou d’un produit prophylactique d’usage aisé, comme pour le paludisme (3), cette prévention ne pose, théoriquement, que peu de problèmes. I1 en va tout autre21
L
ES
maladies, et plus particulièrement les grandes endémies
à vecteur, sont considérées à juste titre comme des obstacles
GRANDES ENDÉMIES
ment lorsqu’il n’existe aucune chimioprophylaxie possible, drame de l’onchocercose, ou quand celle qui existait ne peut plus être préconisée