Les gènes médicaments : espoirs suscités par la thérapie génique
29 janvier 2013, le quotidien genevois Le Temps publie un article intitulé : « Une piste inédite pour freiner la dégénérescence de la rétine ». Cet article explique comment des chercheurs suisses romands comptent lutter contre la cécité ; en effet, la recherche actuelle démontre qu’il serait possible d’inhiber un gène précis à l’origine de la dégénérescence de la rétine entrainant des rétinites pigmentaires1. Cette méthode thérapeutique très en vogue actuellement se nomme la thérapie génique. Apparue dans les années 1990 avec de nombreux essais cliniques sur des mammifères, la thérapie génique n’a aujourd’hui pas encore su convaincre sur l’homme, alors qu’elle suscite de grands espoirs. Cette thérapeutique est effectivement confrontée à différents problèmes, non seulement technologiques mais aussi éthiques, économiques et sociaux, qui mènent à se poser la question critique suivante : malgré la grande avancée médicale que peut engendrer la réalisation de la thérapie génique sur différentes maladies génétiques actuellement incurables, cela vaut-il la peine de prendre le risque de persévérer dans cette voie thérapeutique ? Pour émettre une réflexion sur cette question complexe, je commencerai dans un premier temps par définir brièvement ce qu’est la thérapie génique d’un point de vue pratique mais aussi historique. Puis dans un deuxième temps, j’opposerai les avantages aux risques et dangers de cette thérapeutique afin de mettre en lumière d’un côté les points forts et de l’autre les points faibles du développement d’une telle méthode. Enfin je ne vais pas me permettre ici de donner une éventuelle réponse à la question ci-dessus qui génère aujourd’hui de nombreux débats entre les scientifiques les plus avertis : il s’agit plutôt de mettre le doigt sur un problème majoritairement éthique que peut entrainer le développement d’une thérapeutique pouvant changer complétement la conception de la médecine