Les haikus
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3. Définition et fonction dans la société.Le haïku est un petit poème composé de trois vers respectivement de 5, 7 et 5 syllabes. Il comporte toujours une référence à la nature. Il exprime une sensation ténue, une impression ineffable, il rend compte d'une sorte d'illumination, d'étonnement éprouvé par le poète devant des choses communes, banales: le bruit de la pluie, le reflet de la lune dans l'étang, un objet, un animal, un marcheur solitaire, etc.Il est important de noter que le but du haïku est de nommer les choses directement, d'où l'absence caractéristique de la métaphore, qui est un moyen détourné de dire la réalité. Les choses dans le haïku ne sont pas là comme symboles, ne renvoient pas à une signification située au- delà du sens littéral, elles sont nommées pour elles- mêmes. Le haïku doit se lire à la lettre.
La saisie de cet instant privilégié requiert un effacement de l'énonciateur et du langage (emploi de mots simples et concrets) et une grande concision. Pour permettre au haïku de suggérer beaucoup en peu de mots, on a créé une espèce de code: d'abord, chaque poème s'associe à une saison, qui peut être indiquée directement ou sous-entendue par un mot; ensuite, des interjections ou des exclamations particulières sont employées pour suggérer le sentiment, l'état d'âme du poète (ya, qui correspond en français à oh! ou ah!, kana qui est l'équivalent de que, quel, comme, etc. et keri); puis, on utilise des procédés comme l'allitération et l'onomatopée pour donner au poème une grande musicalité (à noter: il n'y a pas de rime, elle est remplacée par des répétitions de mots ou de sons). La structure du haïku est généralement celle-ci: les deux premiers vers présentent un fait ou évoquent un lieu, un moment, puis au dernier vers il y a une chute, un élément inattendu qui étonne. L'effet de surprise est important: c'est lui qui donne au haïku son caractère insolite,