Alternatives économiques – octobre 2009

Impôts
Pourquoi les riches doivent payer plus.

La France, parmi d’autres pays développés, sort d’un mouvement de baisse des impôts, incluant baisse des boucliers fiscaux (fixant un plafond sur les impôts), baisse de l’impôt sur le revenu, de l’impôt sur la succession et de l’impôt sur la fortune, ce qui a eu pour effet de creuser encore le fossé inégalitaire entre les hauts revenus et les ménages plus modestes. En effet le manque de limite fiscale encourage la prise de risque par les hautes sphères du milieu économique et financier qui cherchent à augmenter leurs revenus et leur patrimoine. La crise actuelle démontre ces disfonctionnements dans la fiscalité. Est alors remis en question cette politique, revenir sur les boucliers fiscaux, recalculer une distribution moins inégalitaire. « C’est souhaitable moralement, nécessaire économiquement et, qui sait, possible politiquement ».

Un système fiscal de plus en plus injuste

Depuis 2000 la France a cessé d’appliquer l’impôt progressif (plus les revenus sont élevés, plus la part de l’impôt l’est également), une tendance partagée par de nombreux pays. Les dépenses publiques ont largement augmenté sur la période 1970-2007 (plus 13% du produit intérieur brut). Cela s’explique par le contexte économique actuel, qui demande une multiplication des transports, des infrastructures et de la prise en charge du salarié nécessaires a la production de biens et services ; à ce jour seule l’intervention de l’état peut fournir un tel environnement ; et cela coûte alors très cher. Les recettes de l’état sont bien en dessous des dépenses publiques. La dette publique est passée sur la période 1978-2008 de 21% du PIB à 68% du PIB. Après la crise de 1929, une fiscalité progressive avait été mise en place dans de nombreux pays, allant même jusqu’à adopter un caractère confiscatoire pour les grandes fortunes. Selon l’économiste Thomas Piketty, une fiscalité