Les institutions de la troisième république
On ne peut comprendre le régime actuel et son fonctionnement sans remonter dans le temps. De nombreuses caractéristiques contemporaines de la vie politique et du fonctionnement constitutionnel prennent leur origine et leur motivation dans le passé. Il est impossible d'essayer de comprendre la Vème République sans envisager les institutions de la IIIème et de la IVème République.
CHAPITRE 1 : LES INSTITUTIONS DE LA TROISIEME REPUBLIQUE
Les institutions de la IIIème République reflètent le compromis entre deux attitudes différentes. Dans la France de 1870 se dessinent d'une part, et ils sont majoritaires, les sceptiques indifférents à la chose publique : « après tant d'expériences manquées et tant d'espoirs déçus, il s'est formé parmi nous une sorte d'esprit publique qu'on ne peut mieux comparer qu'en disant qu'il est exactement le contraire de l'esprit de 1789. Autant la France était alors portée aux illusions généreuses, autant elle se défie aujourd'hui des tentatives les plus modestes... » La France nouvelle, Guiral ; d'autre part, une minorité qui se réclame de 1793, le jacobinisme et la montagne : elle croit en la République comme on croit en Dieu. Ces institutions sont aussi profondément marquées par le climat dans lequel elles ont été adoptées.
SECTION I : L'INSTALLATION DU REGIME
C'est dimanche, à Paris, il fait beau, le second empire s'écroule, la IIIème République voit le jour. Napoléon III a capitulé le 2 septembre à Sedan, et la guerre n'est pas encore terminée. La foule souhaite la République, elle marche vers l'hôtel de ville où les modérés aux rangs desquels on retrouve Jules Favre et Gambetta, constituent un gouvernement provisoire de la défense nationale.
Paragraphe 1 : vers la constitution de 1875
Le 28 janvier 1871, une convention d'armistice est signée. Elle permet au gouvernement de traiter avec l'ennemi. Des élections ont lieu le 8 février 1871 au suffrage universel