Comme tous les matins Je suis restée devant le miroir, Foutant ce fond-de-teint sur ma peau trop pâle, Faudra que ça tienne jusqu’à ce soir. Je ne vous ai même pas dit au-revoir avant d'ouvrir la porte. Le bus m’emmène au bahut Où, je vous jure, je fais du mieux que je peux Pour rester forte. J’ai fermé mes yeux fatigués en pensant très fort à tout ça, Réalisant enfin, la chance immense que j’ai De pouvoir vivre sous votre toit. Seulement, je suppose que je ne vous l’ai jamais réellement dit, Ni trop fort, même pas tout bas, Mais vous savez, nous les jeunes, Il y a des choses qu’on ne dit pas. Je sais que vous m’élevez du mieux que vous pouvez. Vous faîtes sûrement attention à suivre toutes les règles, A respecter la tradition. Exemple prit sur vos parents, Et là-dessus je ne vous critique surtout pas, Comme vous me le dîtes souvent, On n’est pas livré avec un mode d’emploi. Vous m’élevez du mieux que vous pouvez, Comme le font la plupart des adultes, Mais est-ce pour mon bien ou seulement pour faire comme les autres ? Tous ces doutes douloureux émergent, Dont cette question affreuse, Ouai; c’est bien vous qui m’élevez, Mais suis-je au moins heureuse ? Vous savez bien que vous êtes plutôt sévères, Et trop nombreux sont les interdits. Je rentre tout de suite après l’école Et je ne sors généralement pas le Samedi. Mais plus le temps passe, et plus ça commence à me faire chier. Vous croyez que je pense à quoi dans mon pieu, Quand mes amis vont s’éclater en soirée ? Presque tout le monde est fier de moi, Je fais tout ce que je peux pour être une « bonne élève », Mais est-ce que vous avez déjà vu, un véritable sourire sur mes tristes lèvres ? Tout ça je me le demande, Mais devant vous, ça ne se passe jamais comme ça. Mais vous savez, nous les jeunes, Il y a des choses qu’on ne dit pas. Et si l’on décidait que c’était moi que prenais les rênes. Si pour, la première fois, je pouvais me lever et briser ces putains de chaînes. Si seulement vous pouviez apprendre à me faire