Nous sommes devant un tribunal soviétique après la Révolution russe de 1917.

Mesdames, Messieurs les jurés,

(Exorde)
Vous avez ici, devant vous un ignoble individu qui a trahi la cause de sa classe. Ce prolétaire pour lequel notre Parti a fait la révolution, nous a renié. Je m’efforcerai de vous exposer ses fautes, de vous démontrer sa vilenie et finalement vous demanderai de le considérer coupable pour pouvoir le punir de ses crimes contre l’humanité et notre cause.
(Narration)
Foka est interné dans la prison Boutirki, il a été condamné par la justice tsariste à vingt ans de réclusion pour avoir tué à la hache en état d’ivresse avancée, trois de ses compagnons.
Foka rencontre notre héros, le camarade Yanek Kaliayev lors de son emprisonnement dans la Tour Pougatchev de la prison de Boutirki. Je vous rappelle que Yanek a exécuté héroïquement le Grand Duc Serge, ce despote, ce tyran qui opprima notre peuple. Yanek a bravement jeté une bombe dans le carrosse du Grand Duc Serge.
Au lieu d’adoucir les derniers jours de Yanek, Foka cet infâme individu, en reniant son identité prolétaire, a accepté de l’exécuter pour obtenir une remise de peine.
(Confirmation)
Foka assume l’appartenance à sa classe, il est reconnu comme un frère par Yanek. Yanek lui explique qu’il a exécuté le tyran tsariste au nom de l’identité socialiste révolutionnaire pour qu’ « un temps viendra où il ne sera plus utile de boire, où personne n’aura plus de honte, ni barine, ni pauvre diable ». Il lui a démontré qu’il ne s’agirait pas du royaume de Dieu, mais bien du royaume des hommes qui seront tous frères.
Foka est aliéné par sa conception tribale d’appartenance religieuse. Foka refuse que Yanek lui parle comme un frère, alors que celui-ci, reniant courageusement son rang de barine, se sacrifie pour notre idéal révolutionnaire et socialiste.
Pire, il nargue Yanek, le trompe, le trahit : il exécute Yanek. Il le pend à l’échafaud et pour parfaire l’exécution se