Les ligues des années 30
Le fascisme français qui a voulu assassiner Blum puis renverser le Front populaire (L’Oréal, SCHUELLER, Bettencourt et consorts).
Un article d’histoire de mon ami Jacques Serieys, mais tellement en rapport avec l’affaire Woerth-Bettencourt…et tellement d'actualité!!!! que je le publie:
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1) Le contexte
La crise économique de 1929 1933 secoue toutes les sociétés européennes. Plutôt que de partager une partie de ses richesses, dans tous les pays le grand patronat finance des organisations fascistes capables d’intimider sinon exterminer les militants syndicalistes et progressistes. La droite, l’Eglise, l’armée et la police sont traversées par un climat de sympathie vers cette solution autoritaire.
Début 1934, la droite française et ses médias aux ordres lancent une grande campagne de déstabilisation du gouvernement radical. Le 6 février 1934, les ligues d’extrême droite marchent sur le Parlement. Durant les durs affrontements de cette journée, les principaux dirigeants d’Action française (royalistes, principale force de l’extrême droite) ne sont même pas présents. Cela sert de prétexte à des éléments radicaux liés au grand patronat comme Eugène Deloncle pour fonder une autre organisation.
Du Portugal à la Hongrie, de la Norvège à la Grèce, le climat politique de l’automne 1935 pue la peste brune. En septembre 35, le parti nazi proclame les lois antisémites de Nuremberg ; la croix gammée flotte sur le Reich et sur les camps de concentration gérés par les SS qui terminent le génocide de la gauche allemande. Octobre 35 : les troupes de Mussolini envahissent l’Ethiopie. Novembre 35 : le fascisme catholique belge réussit une démonstration de force.
En France, partis de gauche et syndicats ouvriers mobilisent la rue (grande manifestation du 14 juillet 1935) et progressent dans l’opinion. Une bonne partie du grand patronat s’impatiente de ne pouvoir nettoyer cette vermine rouge qui menace les profits ; aussi l’argent ne manque pas aux activistes