les mains libres
Plus qu’un poème de la partie I, « Les mains libres » est surtout le titre du recueil, illustré par un dessin de Man Ray que l’on peut voir juste à gauche. On peut d'emblée justifier le titre des mains libres par le fait qu'il semble s'agir d'un dessin automatique laissant aux mains toute liberté pour tracer les lignes qu'elles voulaient. L'équivalent en somme de l'écriture automatique à laquelle se sont adonnés les écrivains surréalistes à partir des premières expériences d'André Breton et de Philippe Soupault. Les peintres, de même, ont exploré cette voie.
II. LE SURREALISME A L’ŒUVRE DANS L’ŒUVRE
Définition théorisée par André Breton SURREALISME, n. m. « Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. »
Expression de l’inconscient
La libre association de mots ou d’idées domine l’activité inconsciente et en particulier l’activité onirique. Ex : L’évidence (Partie I) ; Château abandonné (I) ; La couture (Partie II).
• Rôle du hasard, des associations fortuites, écriture automatique
Ex : Fil et aiguille (I) ; La toile blanche (I) ; Objets (I) ; L’angoisse et l’inquiétude (I) ; La femme et son poisson (I) ; Le sablier compte-fils (II)
Des lieux irréels et fantasmés :
* Des « images-tableaux » : beaucoup de dessins de Man Ray ont une ambition réaliste mais il rajoute très souvent des éléments surprenants et insolites voire fantastiques. Ce sont ces éléments qui retiennent l’attention d’Eluard et conditionnent son illustration. C’est une illustration qui répugne donc la logique linéaire du discours et qui passe davantage par des images essentiellement visuelles, des « images-tableaux ». Les poèmes deviennent alors une suite de notations brèves et