Les mains libres
LANGAGES DE L'IMAGE
Le travail sur le domaine "Littérature et langages de l'image" vise "à conduire les élèves vers l'étude précise des liens et échanges qu'entretiennent des formes d'expression artistique différentes". On considère des grands types de relation entre l'œuvre littéraire et l'œuvre visuelle comme piste d'étude, en particulier l'imbrication (priorité du dessin sur l'écrit qui vient s'imbriquer dans celui-ci), l'agrégation (rendre visible l'art en associant l'écrit et le dessin) et l'amplification (la réunion des deux artistes autour des thématiques du recueil).
L'objectif est d'interpréter le recueil au programme en fonction de ces différentes pistes d'étude.
I - Le procédé inversé
L'intérêt premier de la collaboration artistique entre le poète Paul Eluard et le dessinateur Man Ray est le renversement des relations traditionnelles entre texte et image. En général, le texte est illustré par le dessin. Or, dès la première page du recueil, on peut lire la mention : "Dessins de Man Ray illustrés par les poèmes de Paul Eluard".
Les deux créateurs ont ainsi inventé une collaboration dans laquelle les dessins ont précédé l’écriture poétique.
Toutefois, cette collaboration est beaucoup plus complexe : les poèmes d'Eluard relèvent-ils vraiment et seulement de l'illustration ?
II – L'imbrication
Langage et image dans le recueil développent tout autant une invitation à contempler des dessins qu'à lire des poèmes.
En effet, à la lecture du recueil, on constate que le lecteur est d'abord capté par les dessins. Par la suite, à la lecture des poèmes, le lecteur découvre que certains textes sont très courts. Parfois, ils ne mesurent qu'un seul vers. De plus, l'avantage est laissé aux dessins dans les dernières pages, où se succèdent des portraits imaginaires ou réalistes.
C'est ce qu'on appelle l'imbrication : la plus grande place est laissée aux dessins, et le texte vient s'imbriquer avec eux.
III – L'agrégation
Le mot agrégation désigne la façon