Les mobilités
Préface
A) Un monde hypermobile
4 millions de Français déménagent chaque année, 6 millions changent d’employeur, 2 millions changent de domicile et d’employeur. Nous sommes entrés dans l’ère de la planète nomade. C’est aujourd’hui un concept des plus positifs. Un milliard d’individus voyage chaque année par plaisir ou par nécessité. Concrètement, la mobilité, c’est d’abord l’usage généralisé de la voiture. Il s’en trouve 1 milliard dans le monde. La mobilité est survalorisée dans nos sociétés mais les moyens de celle-ci, et au premier chef l’automobile (et aussi de plus en plus l’avion), sont de plus en plus critiqués.
B) Les géographes et la mobilité
Les géographes réservent l’usage du terme de mobilité à celle des personnes. Il ne s’applique pas aux marchandises ou aux flux immatériels de capitaux. Les migrations sont des mobilités, mais l’étude des mobilités englobe tous les déplacements humains, de court ou long terme, exceptionnels ou quotidiens.
C) Une approche de la question
Il est classique d’opposer les migrations internationales aux migrations intérieures, mais une grande part des migrations internationales sont des migrations de proximité. Les déplacements peuvent être contraints, souvent, ou choisis, plus rarement. Les causes économiques sont essentielles pour comprendre toutes les mobilités. Les seules mobilités réellement choisies sont les mobilités touristiques étudiées dans l’ouvrage par Amandine Chapuis.
Chapitre I : Epistémologie de la migration internationale (Dumont)
Depuis le milieu du XXe siècle, l’étude géographique empirique des migrations internationales progresse, donnant lieu à des concepts qui s’enrichissent au fil de l’évolution des événements migratoires.
I) Les migrations internationales, une question ancienne
Platon s’était déjà intéressé, voici 25 siècles, aux migrations dont un pays a besoin pour enrayer son dépeuplement ou le vieillissement de sa population. En Occident, après des