Les mécanismes de gestion des conflits en afrique
INTRODUCTION En ce début du 3e millénaire, on assiste en Afrique à une sorte d’implosion, marquée par une instabilité politique, des coups d’État, des guerres civiles, des conflits ethniques et frontaliers qui rendent le continent si vulnérable à la misère et à la peur. De jour en jour, la violence s’accentue au rythme de la multiplication des foyers de crise. Le courant de pensée partisan de l’« afro-pessimisme », qui se nourrit entre autres du « déclassement international » explicite de l’Afrique et qui se trouve corroboré par un certain découragement des Africains eux-mêmes, a pour alibi la persistance actuelle d’une dizaine de conflits sur ce continent. Or la réponse à cette situation consiste en la prise en charge par l’Afrique elle-même de la résolution de ses propres conflits, la paix constituant une condition préalable à la sécurité et au développement du continent. C’est la raison pour laquelle pas mal de réflexions ont été menées dans le domaine par d’éminents penseurs africains comme Mohamed Ahmed Ghadi. Ce dernier, de nationalité mauritanienne, est lauréat du prix Robert Cornevin décerné par l’académie des Sciences d’Outre-Mer. Il est également l’auteur de La Longue Marche de l’Afrique vers l’Intégration, le Développement et la Modernité Politique publiée par les éditions l’Harmattan en 2009. En cette période, l’Afrique vit toujours la transition de l’Organisation de l’Unité africaine à l’Union africaine. Cette phase transitoire favorise une littérature abondante sur les innovations institutionnelles qui accompagnent la nouvelle organisation dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité. Ainsi, de nature doctrinale, ce texte traite d’abord du défi que constituent la paix et la sécurité avant de présenter le Conseil de paix et de sécurité comme l’institution novatrice de l’Union africaine capable de relever ce défi. Toujours concernant la présentation du