Le XVIIIe siècle, connu pour être le siècle de la raison, connait plusieurs philosophes tels que Voltaire, Montesquieu ou encore Diderot qui combattent les préjugés. Nous allons étudier « Petite Digression », tiré du philosophe ignorant publié en 1766, écrit par Voltaire. L’auteur montre méfiance et réticence à l’encontre de tout système établit. C’est un texte court qui témoigne du principe des philosophes des lumières. Voltaire raconte comment la communauté des Quinze-Vingts, composée de trois cents aveugles, entre en conflit avec l’un de ses membres. Utilisant des non voyants comme personnages principaux, on peut se poser des questions sur le jugement de la connaissance. Comment ce texte développe-t-il une critique de la société ? Nous verrons dans un premier temps que ce texte s’apparente à un conte puis que l’auteur développe une critique politique et religieuse.
Tout d’abord, ce texte présente une situation utopique. Les non-voyants vivent dans un monde de bonheur, apaisés, mènent une vie sur un même pied d’égalité, prospère et sont les véritables représentants d’une période harmonieuse « tous égaux » l.2, « raisonnèrent parfaitement »l.5, « vécurent paisibles et fortunés »l.7. Par ailleurs, un schéma narratif est présent, en effet, le début du texte s’apparente à la situation initiale qui est connotée naïvement. Elle est mise en place par un connecteur spatio-temporel « Dans les commencements »l.1. Contrairement à la situation initiale, chacune des différentes étapes du récit, s’enchaîne de manière rapide et n’est même pas introduite par un connecteur logique. Elles se succèdent simplement. En deux phrases, l’élément perturbateur est annoncé. La ponctuation très présente et la juxtaposition de verbes au passé simple saccade le texte, créant ainsi une accélération. « Malheureusement un de leurs professeurs prétendit avoir des notions claires sur le sens de la vue : il se fit écouter, il intrigua, il forma des enthousiastes : enfin on le reconnut pour le chef