Les obstacles epistémologiques
L'expérience première…
Le vocabulaire initial utilisé pour la compréhension des phénomènes électriques est emprunté initialement, par analogie, au vocabulaire servant dans la langue courante à désigner les phénomènes hydrauliques. Ce vocabulaire en porte encore la trace comme dans les exemples suivants : courant électrique, condensation électrique, flux, différence de potentiel (par analogie aux vases communicants), capacité du condensateur, ampoule électrique etc.
Le fait que la condensation ait été initialement observé sur un système technique en forme de bouteille s'insère donc dans une "logique" langagière tout entière constituée autour de l'analogie hydraulique.
La position initiale du problème est faussée par le langage : l'outil conceptuel se retourne contre son utilisateur. Désignons l'erreur : la bouteille de Leyde n'est pas une bouteille, ou plus exactement elle n'est pas un contenant. La langue ordinaire nous impose cette interprétation ; les premiers expérimentateurs croient avoir inventé une bouteille qui contient de l'électricité.
Le langage est ici l'outil nécessaire à une première compréhension du réel, et en même temps la cause de l'erreur de position initiale du problème
1.1 Les variables techniques
Les premières expériences faites pour s'éloigner de cette représentation première vont, en fait, nous enfermer dans l'erreur et dans la signification commune.
En effet, dans le souci louable de faire varier le phénomène, on modifie le volume du récipent, sans s'apercevoir que, du même coup, on fait aussi varier la surface des plaques. Il faudra donc qu’on ait l'idée de faire varier la surface des plaques indépendamment du volume pour qu'apparaisse la première variable technique. Bachelard distingue ici 3 variables techniques[3]: - La surface des plaques
- L'épaisseur de l'isolant
- La nature de l'isolant (pouvoir diélectrique) C'est empiriquement