Les points de continuité et de rupture entre l’anthropologie chrétienne et cartésienne
D’une part, les traits humains fondamentaux, ceux qui définissent l’homme et le distinguent dans son environnement, varient entre les valeurs chrétiennes et celles de Descartes. Selon le christianisme, l’âme est ce qui distingue l’être humain des autres créatures vivantes et ce qui représente le fondement même de son existence. Effectivement, cet attribut spirituel permet une ascension au-delà de la conception purement matérielle, qui représente par ailleurs la seule réalité des animaux. Pour Descartes, c’est plutôt la raison qui permet de faire cette distinction. Elle est présente en chacun de nous et apporte la faculté d’acquérir la connaissance et donc le doute, creusant ainsi un faussé significatif entre l’homme et les autres races. Ce doute, Descartes en fait son cheval de bataille afin de s’approprier une vérité infaillible et rejette de ce fait toute source susceptible de faire émerger une quelconque erreur. Ainsi, aux yeux du christianisme se dresse l’âme, cet élément légué de Dieu, comme qualificatif premier de ce qui rend la conception de l’homme unique, tandis que Descartes associe cette même conception à la raison et au pouvoir de connaitre.
D’autre part, les rapports entre l’âme et le corps, ces deux éléments distincts qui cohabitent au sein de chaque individu, sont abordés et interprétés à leur manière par le courant chrétien et cartésien. Dans les écrits sacrés, il existe une primauté de l’âme, signifiant la supériorité du spirituel sur le matériel.