Les poètes chassés de la république de
Platon chasse les poètes de sa République et condamne dans le comédien à être quelqu’un de multiple, flottant, dont la capacité à tout imiter révèle la légèreté et la superficialité. Donc, si Platon chasse les poètes de sa république parce qu'ils sont des imitateurs et qu'ils pratiquent la mimésis au lieu du récit, la capacité d'imitation dévolue au langage, en disant qu'elle est vraisemblable et qu'elle peut, en la représentant, nous apprendre quelque chose sur l'action humaine. Platon condamne les fictions (sauf les mythes), il dénonce l'immoralité des passions, que les poètes rendent séduisantes.
Platon, qui se défiait de toute sophistique, a voulu réconcilier les deux types de discipline ; pour lui, la poétique est très proche de la rhétorique, notamment par l'emploi des métaphores et métonymies, et par l'usage des vertus du langage : clarté classique ou merveilleux qu'apprécieront plus tard les « baroques ». La poétique (de poiein, faire, créer) dépend alors de l'ontologie. Cela était déjà vrai chez Platon qui pensait qu'elle était inaccessible à la raison parce qu'elle appartenait à l'ordre de l'inspiration, de l'irrationnel, de l'indicible. Il la rejoignait parfois dans le mythe.
Platon proscrit comme indigne d'un homme de bien les imitations où le corps de l'acteur accepterait de se faire l'empreinte de réalités inférieures à ce qu'une nature accomplie doit être. Le seul théâtre admit par les lois de la République devait se cantonner à chanter, dans une forme plus narrative que dramatique, les belles actions des héros (c'est-à-dire celles où ils montrent toute leur maîtrise.).
Dans ce théâtre moralisant et pédagogique ce sont tous les exercices des écoles contemporaines de théâtre qui sont par anticipation condamnés. Platon interdit l'imitation du tonnerre, du clapotis de l'eau, des animaux, c'est-à-dire tous les exercices de "son et mouvement " où il s'agit de donner à voir et à sentir un objet réel