Les remontrances au xviiie siècle (intro)
La nuit du 19 au 20 janvier 1771, Maupeou ancien président du Parlement de Paris de 1763 à 68, puis chancelier de France, suite à l’opposition parlementaire de plus en plus violente, décida de briser le Parlement et fit arrêter et exiler par lettre de cachets, tous les magistrats rebelles, ce qui provoqua l’indignation des libellistes favorables aux parlementaires.
Ceci est l’objet du mécontentement des parlementaires, qui adressèrent au roi leurs remontrances à ce sujet. Ce document prend l’exemple des remontrances de l’un des treize parlements du royaume, celui de Dijon. Les remontrances sont en fait des observations présentées au roi par les cours souveraines, et en particulier par le Parlement à l’occasion de l’enregistrement d’un de ses actes législatifs (édits, ordonnance,…). Pourtant, sous Louis XIV, ne se posait pas le problème du droit de remontrances, puisque, par un habile stratagème, le roi avait déplacé leur ordre, elles ne pouvaient donc êtres énoncées qu’après enregistrement des lois et devenaient donc inutiles. Mais, le droit de remontrance fut restauré sous la régence, conférant ainsi aux parlementaires un plus grand pouvoir politique et une plus grande liberté d’expression, ce qui provoqua sous le règne de Louis XV une vive opposition entre la royauté et le Parlement qui ne cessa de s’accentuer jusqu'à la réforme Maupeou.
C’est le premier président du Parlement qui est chargé de rédiger les remontrances, ici celui de Dijon, leur but étant de montrer les limites des actes royaux, d’expliquer la raison de ces remontrances et de proposer des alternatives. Ces remontrances sont toujours adressées au roi, cependant nous voyons qu’elles ont été publiées dans une revue locale la Bourgogne des lumières qui se réclame de l’idéologie des lumières, qui tire son nom de la volonté des philosophes du XVIIIème siècle européens de combattre les ténèbres de l'ignorance par la