Les fausses confidences, acte iii, scène 12, acte iii, scène 12
A l’issue de l’acte II, dans lequel, à la scène 15, Dorante a été poussé par le stratagème d’Araminte à lui avouer sa passion, on assiste, dans l’acte III, à la dernière machination imaginée par Dubois. Il s’agit d’une lettre que le valet aura dictée à son maître et dans laquelle il avoue être amoureux d’Araminte. Il projette …afficher plus de contenu…
Il construit par son discours une figure féminine idéale, renouvelant l’idéal courtois du chevalier pour qui la Dame devient l’objet de tous les sentiments, de toutes les émotions. Araminte, est inatteignable : « On ne connaît rien de si beau ni de si aimable qu’elle ! et jamais elle ne me parle ou ne me regarde, que mon amour n’en augmente. » ou plus haut : « Me réserve le ciel de concevoir la plus légère espérance ! Être aimé, moi ! non, Madame. Son état est bien au-dessus du mien. …afficher plus de contenu…
Elle semble découvrir un aspect inconnu d’elle-même : « Et voilà pourtant ce qui m’arrive ». C’est un constat inattendu. Elle énonce à voix haute ce qui était enfoui au plus profond d’elle-même, à savoir ce désir de céder à l’amour, de laisser s’exprimer cet aveu très inconvenant selon les critères de l’époque. C’est un aveu spontané, énoncé sans vraiment réfléchir. la didascalie « d’un ton vif et naïf » souligne que ces mots ont jailli sans qu’elle y prenne garde. Sans que l’éducation ou ce qu’elle se doit à elle-même intervienne. Elle ne résiste plus.
La réaction de Dorante est celle d’un parfait honnête homme et rappelle, comme nous l’avons vu plus haut, celle d’un chevalier qui fait allégeance à sa dame. La posture, de même que la tournure hyperbolique « Je me meurs » donnent une dimension courtoise à la