Lettre de gargantua à pantagruel : paragraphe argumenté
Il est vrai que le ton convaincu de la lettre n’autorise pas, à première vue, le lecteur à se poser des questions sur l’application de ce projet formateur. Gargantua s’implique, car le programme lui tient à cœur, et n’hésite pas à des verbes de volonté très forts pour persuader son fils de l’écouter : « je t’admoneste », « je veux », « j’exige ». Néanmoins, plus l’on avance dans la lecture et plus l’on peut se rendre compte de l’énormité de la tâche qui attend Pantagruel.
En premier lieu, on soulignera l’incroyable densité de ce plan, et l’interminable liste des matières que le jeune géant devrait maîtriser sur le bout des doigts. Elle est traduite par un savant mélange d’accumulations avec la répétition de « et », « puis » et « ainsi que » et d’hyperboles -- dont la plus grandiloquente est bien sur « que rien ne te soit inconnu ». On peut également relever l’omniprésence de l’adjectif « parfait » et de l’adverbe « parfaitement », qui manifestent de l’extraordinaire ambition de Gargantua, lui qui désire que son fils sache « tous les oiseaux de l’air ; tous les arbres, […] toutes les herbes de la Terre ; tous les métaux, […] les pierreries » et n’omette que « l’astrologie et l’art de Lulle ».
Mais les exigences de Gargantua ne s’arrêtent pas à l’intellect. En effet, en plus de devoir se transformer en « un abîme de science », Pantagruel devra également « apprendre la chevalerie et les armes » afin de défendre son père et ses amis. Gargantua considère même les études précédentes comme « un repos » par rapport à l’art de la guerre.
Enfin, il est important de noter que Gargantua est un géant s’adressant à l’un de ses pairs : ce ne